Intégrée depuis 2012 dans l'Unité régionale pour le suivi des auteurs de violence sexuelle (URSAVS), la Dr Marie-Laure Gamet apporte son expérience de médecin sexologue pour optimiser la prise en charge des auteurs de violence sexuelle. Hébergée par le CHRU de Lille, (appartenant au pôle de psychiatrie, médecine légale et médecine en milieu pénitentiaire), l'URSAVS est un service hospitalier comprenant un centre de formation, une unité de soins et un espace dédié à la recherche. « Améliorer les soins de nos patients implique de progresser dans la prévention (en particulier en soignant les victimes de violences sexuelles ou non), la démarche diagnostique et le traitement, mais aussi, d’optimiser la réhabilitation », indique le Dr Tiphaine Seguret, psychiatre responsable de l'URSAVS de Lille.
Poser le bon diagnostic
Les personnes ayant commis des actes de délinquance sexuelle ne souffrent pas toujours de pathologies psychiatriques. Certains présentent des troubles mentaux, mais beaucoup souffrent de troubles de l'attachement, du développement sexuel ou de la préférence sexuelle. « Le médecin sexologue est une aide précieuse pour poser le diagnostic chez les auteurs de violence sexuelle. Ce diagnostic étant, souvent, complexe », note le Dr Seguret. Par exemple, les personnes qui ont commis des faits de violence sexuelle sur mineurs prépubères ne sont pas forcément des pédophiles. « Pour pouvoir rentrer dans la catégorie nosographique de pédophilie, le patient doit avoir une attirance sexuelle préférentielle pour les jeunes de moins de 13 ans, ce qui n'est pas forcément le cas des agresseurs d’enfants », confie le Dr Seguret.
Traiter et réhabiliter les patients : la place du sexologue
Faut-il traiter le patient d'emblée par sexothérapie ? Ou faut-il attendre l'échec des autres soins (psychothérapie, médicaments…) pour prescrire ce type de prise en charge ? « La question de la réhabilitation est également, complexe. La plupart des patients -auteurs de violences sexuelles- gardent l'espoir de retrouver, un jour, une vie sexuelle et affective équilibrée ; le sexologue est parfois le mieux placé pour les y aider », assure le Dr Seguret. La formation initiale et continue des médecins comporte peu de cours de sexologie. « Les compétences du sexologue sont donc indispensables pour nous éclairer sur le plan déontologique et éthique, pour impulser de bonnes pratiques au sein de notre service de psychiatrie. Le sexologue nous aide à éviter la pensée unique et le sectarisme et à lutter contre nos réticences et résistance face à nos patients. Enfin, le patient n'est pas le seul à être dans le déni : nos échanges avec le médecin sexologue nous permettent de ne pas tomber dans le déni de certains troubles sexuels », conclut le Dr Seguret.
D'après un entretien avec le Dr Tiphaine Séguret, psychiatre responsable de l'URSAVS de Lille
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