La consultation post-AVC

Une vision globale de l’accident vasculaire cérébral

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Publié le 27/09/2018
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

« Tout patient qui a fait un AVC devrait être vu en consultation post-AVC dans les 6 mois après l’épisode et surtout s’il n’a pas été vu par un neurologue à la phase aiguë de l’AVC » insiste en préambule le Dr Alliel. Pour chaque patient, une seule consultation est prise en charge par la sécurité sociale.

Est particulièrement susceptible de bénéficier de cette consultation en aigu, le patient qui n’a pas été hospitalisé en neurologie ou en UNV, ou qui lors de son hospitalisation n’a pas vu le spécialiste dont il a besoin (par exemple un orthophoniste s’il a des troubles de la déglutition ou une dysarthrie), ou qui a été pris en charge à un stade tardif et n’a bénéficié ni de thrombolyse ni de thrombectomie et garde des séquelles de son accident… Mais cette consultation s’adresse aussi à tout patient avec séquelles motrices ou cognitives d’un AVC dans les suites immédiates de l’accident ou à distance.

Une consultation pluridisciplinaire

La consultation post-AVC rassemble autour du patient divers acteurs de soin. Au socle que constitue l’infirmière de consultation et le neurologue s’associe selon les besoins et déficiences du patient (mais aussi les disponibilités locales), orthophoniste, neuropsychologue, ergothérapeute, kinésithérapeute, médecin rééducateur, assistante sociale…

"L’objectif est de faire le point sur l’ensemble des difficultés du patient liées à son AVC, les moyens de lui faire gagner en autonomie et les aides possibles (humaines, matérielles, sociales, SSR de rééducation, SSR mobile pour évaluer et adapter le domicile). Ensuite d’évaluer l’évolution des déficits en cas de consultation à distance de l’accident. Enfin de faire un bilan de la maladie neurovasculaire sous-jacente (HTA, FA, maladie des petites artères, pathologie génétique…)", indique le Dr Alliel. Une consultation post-AVC peut parfois aussi être demandée après un accident ischémique transitoire, pour faire le point sur les facteurs de risque (diabète mal équilibré, tabagisme, dyslipidémie) et le risque de récidive (score ABCD2).

Comment et où adresser le patient

Adresser préférablement le patient à la consultation post-AVC du bassin de vie (contacter l’UNV du secteur ou l’ARS pour en avoir les coordonnées). Présenter par courriel ou téléphone les séquelles et problèmes du patient avant le rendez-vous ; l’infirmière coordinatrice ou le neurologue de la consultation vérifieront si le patient a intérêt à les consulter ou doit être orienté vers une consultation spécialisée simple.

Rappelons que les animateurs de filière AVC (qui depuis 2017 sont aussi animateurs des pathologies neurodégénératives pourvoyeuses de handicap) sont des médecins, infirmiers, ou d’autres professionnels de santé dédiés à fluidifier et améliorer la prise en charge des patients atteints d’AVC dans leur bassin de vie. « Le médecin traitant peut les contacter (en joignant l’UNV de proximité ou l’ARS) pour savoir où adresser un patient qui a fait un AVC, signaler un défaut de prise en charge, connaître les formations… », indique le Dr Alliel. En Ile de France, les animateurs de filière AVC recensent actuellement les contacts de toutes les consultations post-AVC (à la suite de ce travail courriels et numéros de téléphone seront édités sur le site de l’ARS d’Ile de France).

Dr Sophie Parienté

Source : Le Quotidien du médecin: 9689