Courrier des lecteurs

Concours de L1 : le règne de l'arbitraire

Publié le 05/11/2021

Je tenais avant toute chose à remercier sincèrement mes collègues pour avoir écrit cet article (Contre toute « discrimination positive » en médecine, des étudiants répondent au président de la Conférence des doyens, « Le Quotidien du Médecin » du 22 octobre). Votre raisonnement est redoutablement efficace et limpide. Vous résumez très bien les problèmes qu'on rencontre à tous les niveaux.

L'oral nous a été présenté comme une formalité. « Soyez-vous même et détendus », disaient-ils. Le résultat est que de 54e avant les oraux je suis tombé à la 200e place, perdant la possibilité de faire de la médecine. Pour vous donner quelques chiffres, j'étais à plus de 15 à l'année en matières scientifiques (le bloc santé) et bloc transverse (comprenant les Sciences humaines et sociales ainsi que le projet personnel personnalisé). Alors que l'on était recalé à l'oral, on a vu des dossiers passer en 2e année de médecine n'ayant même pas validé le bloc santé. La différence est palpable.

J'ai tout de même eu la chance, que d'autres n'ont pas eue, d'être intégré dans mon 2e vœu, à savoir pharmacie. Je suis parti dans cette filière car je sais que les études me plairont. J'aurais pu retenter ma chance, c'est vrai, mais honnêtement, je ne peux pas me relancer dans une 2e année au vu de l'organisation que cela supposait et surtout de la sélection.

Le principe d'un concours, c'est un classement juste et objectif. Pourquoi travailler à fond, aussi durement pour qu'à la fin ce soit un simple jury qui, en 10 minutes, choisit si vous êtes « digne » de faire médecine, sans fournir la moindre explication ?

Il y a une chose qui me révolte énormément dans l'histoire, c'est la pure mauvaise foi de nos dirigeants et du personnel de l'université. Que du mépris pour ses propres étudiants ! Aucune explication, aucune garantie sur la L2 et un ensemble de sophismes et d'arguments biaisés pour tenter de se justifier, sans réellement le faire.

Je vis dans un foyer d'étudiants, je dirais que les trois quarts sont des étudiants en médecine, il est normal de rencontrer une certaine solidarité entre les anciens ayant validé leur première année et les premières années. Nous savons ce qui les attend et nous faisons de notre mieux pour spontanément les aider sur le plan des études et au niveau personnel. Nous les soutenons, quelle que soit la situation. Quand je les vois travailler, cela me rappelle l'année que j'ai passée et tous les efforts que j'ai dû faire. Que pourrons-nous dire à ceux qui passeront l'oral mais qui n'auront pas le « bon profil » ?

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Louis Kelbert, Etudiant en santé, Université de Strasbourg

Source : Le Quotidien du médecin