On n’y peut rien… L’époque est aux comparateurs de service, à la statistique diagnostique et aux évolutions technologiques expliquées par la télé. J’ai vu aujourd’hui une patiente ictérique qui a eu besoin de trois avis avant le mien pour envisager une cholecystectomie. Cette génération internet n’a plus confiance en nous parce que l’État ne nous confie plus les campagnes impérieuses de vaccination, les prescriptions initiales de salbutamol inhalé et de chaussures orthopédiques… En revanche, nous sommes là pour des certificats bidons, des prescriptions de masques, de sérum physiologique, de rhinofluimicil, de titanoreine…
Voilà un État qui est parti à la guerre contre la Covid en se privant de ses troupes d’élite. Notre avis vaut deux paquets et demi de cigarettes, un demi plein d’essence. Il n’est pas plus valorisé qu’une téléconsultation et au final l’avis du pharmacien prend moins de temps. Nous sommes une étape du parcours de soins qu’on aimerait shunter parce que la valeur de notre diagnostic n’est pas reconnue. Même Dr House a besoin d’une myriade d’avis et d’examens pour au final être plus malin que les autres. Peut-être que notre disparition nous redonnera un peu de valeur.
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