Courrier des lecteurs

Une publicité qui interroge

Publié le 04/06/2021

En regardant un programme télévisuel sur une chaîne publique, j’ai été très surpris par l’écran publicitaire proposé au début de l’émission que je voulais voir. Ainsi, le personnage principal de cette publicité attendait sur le palier d’un immeuble, et demandait à un homme enfermé chez lui d'ouvrir car elle souhaitait rentrer dans l’appartement.

Cette femme était insistante, et ne se souciait visiblement que très peu du regard d’un voisin perplexe qui passait à côté d’elle. L’homme refusait obstinément d’ouvrir la porte de son appartement, cela malgré les demandes réitérées, mais qui ne dénotaient d’aucune agressivité.

Dans un premier temps, je me suis demandé si ce slogan n’avait pas pour but de mettre en avant la violence des femmes à l’égard des hommes (pourquoi ne pas penser à cette situation qui n’est pas divulguée classiquement dans les médias mais qui existe).

Cependant, par la suite, nous voyons la femme de ce slogan publicitaire redescendre de l’immeuble. Nous la retrouvons dans la rue, et c’est alors que nous voyons, sur la terrasse de l’appartement dans lequel cette jeune femme souhaitait rentrer, l’homme qui ne souhaitait pas lui ouvrir.

Curieusement, ces deux protagonistes avaient le sourire, et nous avons pu partager une communication brève entre ces deux personnes. La « tentatrice » avait, de bonne guerre, essayé de « corrompre » son compagnon qui était atteint de la Covid. Par chance, mais aussi par souci d’un respect des valeurs républicaines, ce dernier avait refusé de contaminer son entourage et de ce fait se contentait de rester seul.

Nous ne pouvons qu’être déstabilisés par ce message publicitaire. En effet, le bon sens, mais surtout les règles de santé publiques, voudraient que les gens contaminés s’isolent. Ce qui est désolant dans cette situation, c’est de voir que l’exécutif est dans l’obligation de diffuser un spot télévisé pour rappeler les bonnes règles concernant les patients infectés par le virus.

Cela ne peut que nous interroger sur la capacité de notre président de faire respecter les valeurs essentielles pour que l’ensemble de nos concitoyens puissent vivre de manière satisfaisante.

Quant au coût de cette campagne publicitaire réalisée, je pense qu’il est loin d’être dérisoire. De toute manière la crise engendrée par la pandémie va mettre à mal nos finances publiques, et nous allons devoir payer un lourd tribut pour rembourser une dette abyssale.

« Ce qui fait la valeur d’un être humain, c’est de s’être délivré de son petit moi » Albert Einstein.

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Dr Pierre Frances, médecin généraliste, Banyuls-sur-mer (66)

Source : Le Quotidien du médecin