Le « fiasco » des ECNi 2017 (épreuves classantes nationales informatisées) n’est peut-être pas fini. Après l’annulation de deux épreuves au mois de juin, une nouvelle fuite pourrait conduire, si elle est confirmée, à remettre en question le classement national publié le 29 juin dernier et à organiser de nouvelles épreuves. Un scénario catastrophe pour des carabins très éprouvés physiquement et psychologiquement.
Selon les informations diffusées depuis plusieurs jours par un étudiant en médecine de Nice, l’un des six dossiers cliniques de pneumologie soumis aux ECNi le jeudi 22 juin, lors de la journée de rattrapage, aurait auparavant été présenté en conférence de printemps aux étudiants niçois. Le dossier en question présente un intitulé quasi identique à celui des ECNi. Le contenu des deux sujets est également très proche.
Contacté par « le Quotidien », le carabin n’a pas souhaité révéler son identité. Il assure que le dossier en cause a aussi été diffusé par courrier électronique aux candidats de Nice dans le courant du mois de mai, capture d’écran, vidéo et photo à l’appui. À ce jour, aucun étudiant n’a été en mesure de confirmer ces informations au « Quotidien ».
Pas de rupture d'égalité des chances ?
Selon nos informations, la conférence des doyens s'est saisie de cette affaire et a évoqué la question mardi 4 juillet. Contacté, le conseil scientifique, en charge des sujets des ECNi, n'a pas souhaité s'exprimé pour l'instant. Le jury national des ECNi, présidé par le Pr Marc Braun, tente de tirer au clair ce nouvel imbroglio. À ce stade, il ne disposerait d’aucune preuve de l’authenticité du document circulant sur le Web.
L’enjeu est de savoir si cette situation pourrait être à l’origine d’une rupture d’égalité des chances entre les étudiants qui menacerait la validité de l’épreuve. La question a été posée au Pr Charles-Hugo Marquette, auteur du dossier soumis aux candidats le 22 juin et qui serait à l’origine du courrier envoyé aux étudiants niçois. Le médecin a rendu ses conclusions ce mercredi matin au président du jury et au doyen de la faculté de Nice, le Pr Patrick Baqué.
Le pneumologue, chef de service à l’hôpital Pasteur de Nice, très impliqué dans ses missions pédagogiques, évoque le contexte malsain de cette affaire : « Toutes les accusations sont anonymes, il n’y a pas un étudiant qui mentionne sa fac et son année ! ». Contacté par le « Quotidien », il reconnaît qu’il a bien présenté aux étudiants niçois, durant le tour de printemps, un dossier ayant un intitulé quasiment identique à celui qu’il avait soumis pour les épreuves classantes « il y a plusieurs années ». « Normalement, les intitulés que vous soumettez pour les épreuves sont modifiés en profondeur, ce qui n’a pas été le cas ici », se défend-il.
Mais il rejette toute accusation d’avoir introduit une rupture d’égalité des chances. Le praticien contribue depuis des années à alimenter le site du collège des enseignants en pneumologie, en dossiers cliniques, tutoriels d’enseignement et tests de connaissance. « Toutes ces informations sont en libre accès sur ce site que les étudiants francophones consultent très largement », insiste-t-il, en affirmant qu'on n'est pas dans le cas de figure ayant conduit à l’annulation des épreuves de cette année.
« Tout ce que contient le dossier soumis aux ECNi se retrouve sur le site du collège, accessible à tous », assure le Pr Marquette qui affirme en avoir donné toutes les preuves au jury (qui doit en évaluer la pertinence). De quoi donner aux carabins encore quelques sueurs froides.
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