L’étude multicentrique de phase 2 NADIM a été menée en ouvert dans des CBNPC de stade IIIA, résécables chirurgicalement, sans altérations EGFR/ALK. Les patients ont été randomisés pour recevoir, avant la chirurgie, une chimiothérapie par paclitaxel et carboplatine seule, ou associée au nivolumab (1). En cas de résection complète R0, elle était suivie par un an de monothérapie par nivolumab.
L’ajout du nivolumab bénéfique aux stades précoces
L’adjonction du nivolumab à la chimiothérapie a multiplié le taux de réponses pathologiques complètes (RPC) par plus de cinq : 36,2 % avec l'association versus 6,8 % sous chimiothérapie seule (p = 0,0071). Il a également augmenté le pourcentage de réponses pathologiques majeures (≤ 10 % de tumeur viable), qui est de 52 % versus 14 %, ainsi que celui de réponse complète (74 % versus 48 %). La résection chirurgicale a été possible chez 91 % des patients versus 69 % dans le bras chimiothérapie seule.
Concernant la SSP du bras intégrant le nivolumab (2), elle était de 77,1 % à un an, avec une RPC de 63,4 %. À trois ans, elle est de 70 % en intention de traiter (ITT), allant jusqu’à 81 % en analyse per protocole (PP). De plus, la SG à trois ans atteint 81,9 % en ITT et 91 % en PP. Des évènements indésirables de grade 3-4 ont été plus fréquents (24 % versus 10 % sous chimiothérapie seule).
Ni la charge de la mutation tumorale, ni l’expression de PD-L1, ni les critères cliniques RECIST ne sont prédictifs de la survie. Inversement, les taux d'ADN tumoral circulants (faibles avant et indétectables après traitement néoadjuvant) sont significativement associés à la SSP et la SG. « Ces résultats devraient amener à changer les standards thérapeutiques, mais aussi à utiliser le taux d’ADN tumoral circulant comme marqueur prédictif de la réponse au traitement néoadjuvant », se félicite le Pr Mariano Provencio (Espagne).
Une nouvelle molécule dans les mutations KRAS
KRYSTAL-1 est une étude de cohorte de phase 1/2 évaluant l'adagrasib per os en monothérapie ou en association, chez des patients atteints de tumeurs solides avancées avec mutation KRAS G12C.
Les résultats présentés à l’ASCO concernaient la cohorte de patients atteints de CBNPC déjà traités par chimiothérapie à base de platine et immunothérapie (anti-PD1/L1). Ils ont reçu de l'adagrasib, un inhibiteur de KRAS G12C, une mutation retrouvée dans environ 14 % des CBNPC. Après un suivi médian de 12,5 mois, le taux de contrôle de la maladie était de 79,5 %, la durée de la réponse de 8,5 mois, la SSP médiane de 6,5 mois et la SG médiane de 12,6 mois. Des événements indésirables sévères (grade ≥ 3) sont survenus chez 46 % des patients, et ont conduit à l’arrêt du traitement dans 7 % des cas. L’efficacité de l’adagrasib est d’autant plus prometteuse qu’il a un impact sur les métastases cérébrales, fréquentes dans les mutations KRAS G12C. Il a permis d’obtenir une réponse objective chez le tiers des 42 patients atteints de métastases cérébrales.
(1) Provencio-Pulla M et al, abstr 8501
(2) Provencio M et al, JCO 16 mai 2022
(3) Spira AI et al. Abstr 9002
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