L’ÉTUDE PORTE sur tous les patients âgés de plus de 15 ans qui ont été inclus par le réseau FRANCIM des registres du cancer Français, entre 1989 et 2004, soient 37 549 cas. Cinq groupes d’hémopathies malignes (HM) ont été définis avec 10 sous-types majeurs, en accord avec la classification internationale des maladies en oncologie ICD-O.
La survie nette est la survie qui serait observée si le cancer était la seule cause possible de décès.
Les estimations de taux de survie à 1, 3, 5, et 10 ans après le diagnostic sont données. « Il s’agit à notre connaissance de la première estimation à long terme de la survie nette non biaisée à 10 ans dans les HM détaillées par sous-types. Les indicateurs non biaisés obtenus sont importants pour le Plan cancer. » Les femmes ont de meilleurs pronostics que les hommes et l’âge au diagnostic est un facteur pronostic influent et défavorable avec le vieillissement.
La survie nette standardisée pour l’âge (ASNS) à 5 ans et à 10 ans après le diagnostic d’HM peut varier beaucoup, de 81 % et 76 % pour les lymphomes hodgkiniens classiques, à 18 et 14 % pour les leucémies myéloïdes aiguës.
Même dans les hémopathies ayant le pronostic le plus favorable
1) Les lymphomes hodgkiniens (LH) classiques : les ASNS à 5 et 10 ans sont respectivement de 81 % et 76 %. La survie nette à 10 ans est de 94 % chez les femmes de 15 à 45 ans et de 17 % chez celles de plus de 75 ans.
2) Les lymphomes non hodgkiniens (LNH, toutes les néoplasies d’origine lymphoïde à l’exception des LH). Les ASNS à 5 et 10 ans sont respectivement de 60 % et 44 %. Le pronostic à 10 ans est meilleur chez la femme (46 %) que chez l’homme (42 %). Il y a une légère amélioration de la survie à 5 ans.
Les résultats selon les principaux LNH sont :
- Leucémie lymphoïde chronique/lymphome lymphocytiques (LLC), ont des survies à 5 et 10 ans de 78 % et 57 %. Avec une survie à 10 ans de 62 % chez les femmes et de 53 % chez les hommes. L’impact de l’âge sur le pronostic est sensible après 55 ans.
- Lymphome folliculaire (LF) a l’un des meilleurs pronostics de tous les LNH, avec des ASNS à 5 et 10 ans de 70 % et 57 %, similaires dans les deux sexes. L’impact de l’âge au moment du diagnostic se fait sentir après 65 ans. Entre 1989 et 1997, le pronostic à 10 ans s’est amélioré passant de 48 % à 56 %.
- Le lymphome diffus à grandes cellules B, a des ASNS à 5 et 10 ans de 47 % et 39 % respectivement, similaires dans les deux sexes. L’âge au moment du diagnostic est un facteur pronostic majeur. Des différences de 43 et 40 points sont trouvées pour les survies à 5 et 10 ans entre les hommes jeunes (15-45 ans) et ceux de plus de 75 ans. Les correspondances sont de 46 et de 51 points pour les femmes. Et il y a une amélioration de l’ASNS de 10 points lors de la période récente 2001-4. La mortalité nette a décru 2 ans après le diagnostic, sans atteindre zéro toutefois à 10 ans, excepté chez certains patients de moins de 75 ans.
- Lymphome lymphoplasmocytaire/macroglobulinémie de Waldenström : les ASNS sont de 73 % et 51 % à 5 et 10 ans. Les pronostics sont comparables 10 ans après le diagnostic chez hommes et femmes. L’impact de l’âge sur le pronostic est très important après 7 ans.
- Les myélomes plasmocytaires (y compris le myélome multiple de Kahler) a le pronostic à long terme le plus défavorable de toutes les hémopathies lymphoïdes matures. Les ASNS à 5 et 10 ans sont de 45 % et 24 %, le pronostic est comparable dans les deux sexes et il est demeuré stable entre les années quatre-vingt-dix et 2004. L’impact de l’âge est clair après 65 ans.
- Les précurseurs des LNH ont des ASNS de 35 % et 31 % à 5 et 10 ans, similaires dans les deux sexes. La survie décroît clairement avec l’âge au diagnostic. Le pronostic à 5 ans s’est amélioré significativement et constamment de 22 à 46 % entre 1989 et 2004. Des taux hauts de mortalité sont observés peu après le diagnostic, particulièrement chez les sujets âgés. Ces taux décroissent rapidement pendant deux ans, puis lentement, sans être nuls à 10 ans.
3) La leucémie myéloïde aiguë (LMA) possède l’un des pronostic le plus sévère, avec des ASNS de 18 % et 14 % à 5 et 10 ans, comparables dans les deux sexes, sauf chez les plus jeunes. L’impact important de l’âge sur le pronostic est clair à partir de la première année et il le demeure. La survie à 5 ans s’est accrue de 8 points entre 1989 et 2004. La mortalité nette est élevée peu après le diagnostic, avec une décroissance lente après 5 ans.
4) La leucémie myéloïde chronique (LMC) est assortie d’ASNS de 53 % et 31 % à 5 et 10 ans ; 10 ans après le diagnostic il n’y a pas de différences entre les hommes et les femmes. L’impact de l’âge est important chez les plus de 65 ans. L’ASNS à 5 ans s’est accru, passant de 47 à 69 % pendant les années 2000, avec l’entrée en usage du Glivec (2002).
5) Les syndromes myélodysplasiques, ont un pronostic sévère, avec un ASNS à 10 ans de 26 %. La survie nette est meilleure chez les femmes (32 %) que chez les hommes 21 %). Et là aussi, le pronostic est affecté par l’âge.
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