LE PORT de bas de compression permet d’améliorer de 30 à 75 % la guérison des ulcères veineux, mais les ulcères qui ne non pas cicatrisés deviennent chroniques. L’autogreffe de peau peut être proposée dans les plaies réfractaires, mais elle est de réalisation difficile. Quant à la greffe allogénique, sa fragilité nécessite l’incorporation de substrats destinés à assurer la fonction de support du derme.
Dans l’ulcère veineux chronique, il existe une inflammation persistante dans le lit de la plaie, les kératinocytes et les fibroblastes étant dysfonctionnels. Des chercheurs américains ont évalué l’intérêt d’un spray constitué d’un mélange de kératinocytes et de fibroblastes provenant de prépuce néonatal dans le traitement de ces ulcères veineux chroniques. Si les cellules du spray ne se greffent pas, elles libèrent des facteurs de croissance supposés favoriser la cicatrisation.
Des patients adultes traités pour des ulcères de jambe veineux issus de 28 centres des États-Unis et du Canada ont été inclus dans l’étude entre 2009 et 2011. Pour être admissibles, ils devaient avoir une insuffisance veineuse confirmée par échographie, et jusqu’à trois ulcères de jambe. Au moins l’un des ulcères, pris comme cible du traitement, devait mesurer de 2 à 12 centimètres carrés. Il devait être présent depuis 6 semaines au moins et 104 semaines au maximum. Les participants de ce travail ont ainsi été aléatoirement assignés au traitement, parmi quatre protocoles évalués : 5,0 millions de cellules/ml tous les 7 ou 14 jours, ou 0,5 million de cellules/ml tous les 7 ou 14 jours. Dans le groupe témoin, seul l’excipient a été administré. Au total, 205 sujets ont été aléatoirement assignés à l’un des groupes de l’étude. L’évaluation de l’efficacité du traitement, multidisciplinaire, a été réalisée par des dermatologues, des chirurgiens vasculaires et des podologues.
Réduction de surface.
À l’issue des 12 semaines d’étude, la taille de la plaie a diminué de 80 % dans le groupe témoin et de 91 % dans le groupe traité de manière optimale, constitué des patients assignés à recevoir tous les 14 jours la dose de cellules la plus faible.
La réduction de la surface des ulcères a par ailleurs été obtenue plus rapidement sous traitement actif dès la première application, celle-ci atteignant 40 % dans le groupe recevant la concentration de cellules la plus faible et 23 % seulement dans le groupe témoin. À la septième semaine, ces réductions en surface atteignaient respectivement 87 et 65 %.
Ainsi le spray de kératinocytes et de fibroblastes évalué permet d’obtenir une réduction de la taille des ulcères veineux importante et précoce.
Marston WA, Snyder RJ, Lee TD, et coll. Spray-applied cell therapy with human allogeneic fibroblasts and keratinocytes for the treatment of chronic venous leg ulcers: a phase 2, multicentre, double-blind, randomised, placebo-controlled trial. The Lancet 2012;380(9846):977-85.
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