Diarrhée aiguë infantile

Les signes inquiétants

Publié le 30/09/2013
Article réservé aux abonnés

LE RISQUE MAJEUR de la diarrhée est la déshydratation, qui est d’ailleurs présente même en l’absence de signes cliniques du fait de la perte d’eau et d’électrolytes.

Et c’est la déshydratation qui guide la prise en charge. En théorie, elle est considérée comme modérée lorsqu’elle est inférieure à une perte de moins de 5 % du poids du corps. Elle est à surveiller lorsque cette perte est comprise en 5 et 10 % et elle impose une hospitalisation lorsqu’elle dépasse 10 % du poids du corps. En pratique, la perte de poids n’est pas toujours facile à apprécier car le praticien ne dispose pas dans tous les cas d’un poids récent.

La clinique.

La présence de signes cliniques –autres que la soif - qui apparaît précocement témoigne d’une perte de poids d’au moins 5 % : fontanelle creuse, cernes, muqueuses sèches, pli cutané. Certains signes accompagnent les formes de déshydratation sévère : pouls filant, collapsus, enfant endormi, trop calme.

De façon générale, plus l’enfant est petit, plus le risque s’accroît, car la déshydratation peut entraîner des complications graves, telles qu’un collapsus ou un hématome sous-dural en quelques heures seulement. De ce fait, les nourrissons de moins de 2 ou 3 mois doivent systématiquement être hospitalisés.

Prématurité ou dénutrition.

« À côté de la déshydratation, d’autres paramètres impliquent la vigilance et donc une hospitalisation », souligne le Pr Frédéric Gottrand. Tout d’abord le terrain ; un enfant prématuré, dénutri ou présentant une pathologie chronique est bien sûr à risque. De même, il importe de tenir compte du contexte socioculturel familial : les parents ont-ils bien compris les mesures de réhydratation ; sont-ils fiables ; vont-ils revenir en cas de persistance de la diarrhée ou d’aggravation des signes ? Ensuite la présence d’autres signes cliniques évoquant une diarrhée toxique ou invasive : faciès toxique, fièvre supérieure à 39 °C, frissons, sans dans les selles…Dans ce cadre, l’hospitalisation est bien sûr impérative.

› Dr ISABELLE HOPPENOT

D’après un entretien avec le Pr Frédéric Gottrand, pôle enfant, gastro-entérologie hépatologie et nutrition, Hôpital Jeanne de Flandre, CHRU, Lille.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9267