UNE ÉQUIPE nord américaine a isolé pour la première fois des cellules souches germinales dans les ovaires de femmes adultes et montré qu’elles peuvent se multiplier et produire des ovocytes.
En 2004, avec une étude chez la souris, l’équipe du Pr Jonathan Tilly (Massachusetts General Hospital, Boston) remettait en question le dogme, immuable depuis les années 1950, selon lequel le nombre d’ovocytes chez les femelles mammifères est définitivement fixé à la naissance et ne pourra que s’épuiser au fil des ans. Ce changement majeur de paradigme a d’abord été accueilli avec scepticisme. Mais d’autres études ont ensuite montré que des cellules souches germinales pouvaient être isolées dans des ovaires de souris adultes. Ces cellules peuvent se multiplier in vitro pendant des mois ; transplantées dans des ovaires de souris traitées par chimiothérapie, elles se différencient en ovocytes matures qui sont « ovulés », fécondés et produisent des souriceaux vivants.
Il restait à savoir ce qu’il en était chez les femmes. En utilisant une technique de capture par immunofluorescence, l’équipe de Jonathan Tilly a pu isoler une population de cellules souches germinales dans des ovaires cryopréservés après leur retrait chez des jeunes femmes consentantes, âgées de 20 à 30 ans, subissant une opération de changement de sexe. Les chercheurs ont constaté que ces cellules souches germinales humaines pouvaient se multiplier in vitro pendant des mois et produire spontanément des cellules ayant toutes les caractéristiques d’ovocytes. Ces cellules souches productrices d’ovocytes ont été marquées par la protéine fluorescente GFP et injectées dans des biopsies de tissu ovarien humain qui ont été greffées en sous-cutané chez des souris immunodéficientes, aboutissant à la formation de follicules contenant des ovocytes GFP positifs. Pour les auteurs, ces travaux « ouvrent la voie au développement de technologies sans précédent pour surmonter la stérilité chez les femmes et peut-être retarder le moment de l’insuffisance ovarienne ».
White et coll. Nature Medicine 26 février 2012.
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