UN TRAVAIL français publié dans le « Lancet » rend compte des bons résultats de la chirurgie du clitoris après excision.
Ce travail a porté sur près de 3 000 femmes mutilées, âgées en moyenne de 29 ans, opérées entre 1998 et 2009 pour une reconstruction du clitoris. Les pays d’origine de ces femmes étaient en majorité le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, mais 564 d’entre elles avaient subi cette mutilation en France.
L’intervention qui dure en moyenne une heure et nécessite une hospitalisation de vingt-quatre heures permet de restaurer à la fois l’anatomie et la fonction du clitoris. Lors de l’excision, en effet, le clitoris qui mesure une dizaine de centimètres n’est amputé que dans sa partie externe. Il est donc possible de le reconstituer complètement avec l’ensemble de ses nerfs et de ses vaisseaux.
Des complications immédiates, hématome, lâchage de suture, fièvre modérée, sont survenues chez 155 des 2 938 patientes (5 %) et 108 (4 %) d’entre elles ont dû être réhospitalisées brièvement.
Lors du suivi à un an qui a porté sur 866 patientes, la plupart d’entre elles ont rapporté une amélioration (ou au moins une absence d’aggravation) de la douleur (821 femmes sur 840) et du plaisir clitoridien (815 sur 834). Quatre cent trente femmes (51 %) disaient avoir eu des orgasmes, occasionnellement ou régulièrement.
La reconstruction du clitoris après mutilation est faisable, elle améliore le plaisir et diminue les douleurs, concluent les auteurs. Il reste qu’en France, constatent-ils, peu de chirurgiens sont entraînés à cette technique et peuvent la mettre en œuvre.
Dans un éditorial associé, Jasmine Abdulcadir et ses collègues (Genève) observent que, le plus souvent, les femmes mutilées ne sont pas informées des possibilités de soins spécifiques. Dans certains pays l’assurance-maladie ne considère pas la dé-infibulation et la reconstruction clitoridienne comme un traitement mais comme de la chirurgie esthétique.
Foldès P. Cuzin B, Andro A. Lancet 2012 ; 380:134-141.
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