LE DIAGNOSTIC de maladie d’Alzheimer est retenu comme probable face à certains déficits cognitifs et comportementaux, à un stade évolutif où la perte neuronale et les lésions concernent de nombreuses régions cérébrales. Les recherches se poursuivent activement pour définir des marqueurs plus précoces de la maladie. Et parmi les différents types de biomarqueurs (biologiques, d’imagerie morphologique et fonctionnelle), les marqueurs du liquide céphalorachidien (LCR) présentent l’avantage de refléter les deux lésions neuropathologiques de la maladie d’Alzheimer que sont les plaques de protéines bêta-amyloïde et les dépôts neurofibrillaires intracellulaires. Ces lésions sont présentes bien avant l’apparition des premiers signes cliniques, ce qui laisse espérer un diagnostic plus précoce de la maladie. Le recours aux biomarqueurs du LCR est aujourd’hui largement validé en recherche, mais en est à ses tout débuts en routine clinique dans les centres Mémoire. Typiquement, le profil en faveur d’une maladie d’Alzheimer associe une diminution du peptide Abêta 42 et une augmentation des protéines Tau totale (T-Tau) et phosphorylée (P-Tau). « Avant de pouvoir utiliser ces marqueurs en routine, il faut, notamment, harmoniser les procédures au niveau national », a souligné le Pr Sylvain Lehmann. Des études comme l’étude PLM (Paris-Nord, Lille et Montpellier), permettent de mieux définir les conditions de prélèvement (les taux varient par exemple en fonction de la nature du tube de prélèvement) et les valeurs seuils. En outre, d’autres marqueurs protéiques paraissent avoir un intérêt, notamment l’Abêta 38 ou de l’Abêta 40, qui pourraient permettre de différencier la maladie d’Alzheimer d’autres maladies neurodégénératives comme la démence frontotemporale ou la démence à corps de Lewy. Une des limites des marqueurs du LCR est la nécessité de pratiquer une ponction lombaire et les recherches se portent également sur les marqueurs sanguins, notamment l’Abêta 42 et Abêta 40, qui pourraient être prédictifs de la conversion de MCI (mild cognitive impairment) en maladie d’Alzheimer. À l’issue de l’étude PLM, des recommandations visant à harmoniser les procédures sont en cours de rédaction et devraient être bientôt disponibles. Ce qui constitue une avancée importante pour l’évaluation de la pertinence des biomarqueurs en pratique clinique.
D’après la communication :démences et biomarqueurs. du Pr Sylvain Lehmann, CHU, Montpellier.
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