La chirurgie bariatrique (bypass et sleeve) se révèle actuellement le traitement le plus efficace de l'obésité. Nombreuses sont les études contrôlées randomisées, observationnelles et les méta-analyses démontrant l’efficacité de la chirurgie bariatrique chez les patients obèses, en termes de perte de poids, de réduction des complications métaboliques et de diminution de la mortalité : la perte de poids est de l’ordre de 20 à 30 % les deux premières années.
Après un recul de 5 à 7 ans, les études soulignent la supériorité de la chirurgie en termes de maintien de la perte de poids mais aussi en termes d’amélioration de l’espérance de vie et de la diminution des comorbidités en comparaison à une prise en charge médicale. On observe une baisse de 30 à 40 % de la mortalité globale chez les patients obèses par rapport aux obèses non opérés, expliquée en partie par un meilleur contrôle du diabète de type 2 et une réduction d’environ 50 % des évènements cardio-vasculaires (46 % du risque d’infarctus du myocarde et 54 % du risque d’accident vasculaire cérébral). D’où le terme souvent utilisé de chirurgie métabolique. Les études de cohorte à 6 ans soulignent par ailleurs une diminution significative du recours aux antidiabétiques, aux antihypertenseurs et aux hypolipémiants (mais sans diminution des antalgiques ni des antidépresseurs). La perte pondérale s’associe aussi à une amélioration significative de la stéatose hépatique (et de la NASH) et de la qualité de vie. Il est important de souligner que toutes ces améliorations, sur le plan de la santé comme sur celui de la qualité de vie, dépendent de l'importance de la perte pondérale et de sa durée dans le temps.
Cependant, la chirurgie bariatrique reste un acte chirurgical avec un taux de morbidité et de mortalité, bien que faible, encore non négligeable. L'évaluation préopératoire et le suivi à long terme par une équipe expérimentée sont indispensables, afin de réduire les potentielles complications sur le long terme, surtout sur le plan nutritionnel, et les risques de reprise pondérale liés aux troubles du comportement alimentaire.
(1) http://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2017-059R_Tome_I_.pdf
(2) L. Sjöström et al., NEJM, 357, 741, 2007
(3) N. Puzziferri et al., JAMA, 312(9):934, 2014
(4) H.M. Heneghan et al., Am J Cardiol, 108, 1499, 2011
(5) F. Rubino et al. Diabetes Care, 39, 861, 2016
(6) P. Mathurin et al., Gastroenterology et al., 137, 532, 2009
(7) G. Lassailly et al., Gastroenterology 149, 379, 2015
(8) R. Caiazzo et al., Ann Surg, 260, 893, 2014
(9) L.C. Raaijmakers et al., Eur J Clin Nutr, 71, 441, 2016
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