« Le conventionnement des médecins sera conditionné à l'installation dans une zone qui n'est pas déjà surdotée » : c’est ce que fera Benoît Hamon s’il est élu à la présidence de la République en 2017. Le candidat à la primaire à gauche s'est exprimé en ce sens à l’occasion d’un point presse organisé ce lundi dans son QG de Paris, au cours duquel il a exposé son programme pour la santé.
#Santé : le conventionnement des médecins sera conditionné à l'installation dans une zone qui n'est pas déjà surdotée.
— Benoît Hamon (@benoithamon) December 12, 2016
La piste du conventionnement sélectif, remise au goût du jour il y a quelques semaines par la député socialiste Annie Le Houérou (Côtes-d'Armor), n’est pas nouvelle. Mais elle inspire toujours autant de scepticisme dans la profession. « C’est vraiment une fausse bonne idée », a répliqué sur Twitter le Dr Olivier Véran, rapporteur de la loi de santé. « Les patientèles des confrères en zone dense vont se vendre très cher, cela va créer une inégalité injuste au départ en retraite », s’inquiète @doclamarre.
Une mission nationale d'accès aux soins
Pour lutter contre la désertification médicale, le député des Yvelines ne compte pas uniquement sur le conventionnement sélectif. Il propose « la création d'une mission nationale d'accès aux soins, intégrée aux ARS [agences régionales de santé] et disposant d'un budget spécifique et de personnels dédiés ». Cette mission établirait « un diagnostic précis des besoins » dans chaque région, « centraliserait les offres […] sur une page internet » et encouragerait le modèle des maisons de santé pluridisciplinaires.
« Enfin elle apporterait une aide aux médecins qui s'installent dans les déserts médicaux : aide à trouver un travail pour le conjoint, aide au logement, école pour les enfants et mise en relation avec une banque pour l'obtention d'un prêt à taux zéro pour l'achat de matériel médical », a précisé Benoît Hamon.
Le sport remboursé par la Sécu
L'ancien ministre de l'Éducation nationale veut « encourager les comportements bénéfiques » pour la santé. Parmi ses mesures, la mise en place d'un grand plan national sport et santé qui prévoirait le « remboursement par la Sécurité sociale de la pratique sportive quand elle est prescrite par les médecins et adaptée pour les maladies chroniques ».
Réformer le travail à l’hôpital
L’ex-ministre de l'Économie sociale et solidaire souhaite également que « l’on repense l'organisation du travail » au sein des hôpitaux « pour lutter contre les journées interminables, qu'on reconnaisse les temps de transition entre les équipes comme du temps de travail, que l'on réfléchisse sur la prise en compte des demi-journées ».
Création du médecin généraliste « ville/hôpital »
Ce statut permettrait au praticien d'assurer « les consultations au sein d'un hôpital et au sein d'un cabinet dans une zone sous-dotée » en médecins.
Mieux rembourser les soins dentaires
Benoît Hamon souhaite que la Sécurité sociale rembourse davantage « notamment en matière de soins dentaires ». À l’inverse, il demande une « approche rigoureuse sur les médicaments de confort [...] là où le bénéfice de santé est marginal ».
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