Vincent Peillon a passé trois longues heures, mercredi 4 janvier, à visiter les services d'urgences du centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (CHIV) afin de mieux appréhender le quotidien des personnels et des médecins hospitaliers.
Le candidat à la primaire à gauche a choisi cet imposant hôpital – où exercent 250 médecins – situé à la frontière entre le Val-de-Marne et l'Essonne pour mener campagne car « Villeneuve-Saint-Georges concentre toutes les problématiques de l'hôpital public », a-t-il précisé à la presse conviée au déplacement.
Selon lui, cet établissement est également « emblématique » par sa situation « dans une ville où la population n'est pas très nantie mais où les équipes professionnelles sont très engagées dans le service public ».
Des urgences en burn-out
Se présentant comme l'enfant d'une famille de médecins hospitaliers (du côté de sa mère, directrice de recherche à l'INSERM), le député européen a passé 45 minutes à déambuler dans les couloirs des urgences, effleurant des patients alités sur des brancards dans l'attente d'une chambre. En 2015, l'établissement y a reçu 95 000 patients. « Tout le système est en train de s'emboliser », a expliqué le Dr Corinne Bergeron à Vincent Peillon.
Le chef de service a surpris le candidat à la primaire en révélant que 85 % des patients reçus aux urgences ne relèvent pas de la « bobologie ». « Avec l'écroulement de la médecine générale, on voit des tuberculoses, des cancers, des gens qui viennent nous voir pour des examens complémentaires mais très peu de "petits patients" », a-t-elle expliqué. Résultat : le temps de passage moyen (du début à la fin de la prise en charge) est cet hiver de huit heures au CHIV.
Lors de cette visite, l'idée de Vincent Peillon n'était pas tant de présenter son programme de santé esquissé la veille que de donner la parole aux professionnels hospitaliers pour élaborer un « diagnostic » de la situation et des solutions « relativement acceptables par la société » (c'est-à-dire sans gréver les poches des patients et de l'État). Interrogés, les syndicats de personnels et le directeur d'établissement ont été clairs : l'hôpital public manque de moyens et ne sait pas comment s'en sortir. La tarification à l'activité est néfaste à l'investissement, financé par l'emprunt. Les tarifs baissent, les charges et le déficit augmentent.
Desserrer l'ONDAM
« J'ai appris beaucoup de choses sur les petits problèmes concrets de l'hôpital », s'est félicité le candidat à l'élection présidentielle à la fin de cette visite. Vincent Peillon a réaffirmé sa volonté de « donner de l'oxygène » aux établissements publics en desserrant l'enveloppe hospitalière définie dans l'objectif national des dépenses d'assurance-maladie (ONDAM). Mystère sur le montant.
La journée lui aura en tout cas permis de définir deux nouvelles pistes de financement : la renégociation des prêts bancaires (pour les emprunts toxiques ou non) et le développement de centrales d'achat pratiquant des prix plus justes pour le secteur.
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