Hyperglycémie

Quelle prise en charge post-SCA ?

Publié le 02/03/2012
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L’hyperglycémie étant un facteur de mauvais pronostic en cas de SCA, elle devra etre gérée au cours de l’accident coronaire.

Crédit photo : ©ZEPHYR/SPL/PHANIE

En cas de SCA, les patients hyperglycémiques et/ou diabétiques suivront un traitement classique du syndrome coronaire aigu. Puis la stratégie BASIC sera mise en place en prévention secondaire. Toutefois, l’hyperglycémie étant un facteur de mauvais pronostic, il faudra la gérer dès l’accident coronarien.

C’est pourquoi, en cas de SCA, chez tous les patients, une glycémie à l’admission et une glycémie à jeun sont préconisées (1).

L’insulinothérapie doit être initiée lorsque la glycémie à l’admission est supérieure ou égale à 1.8g/l, ainsi que chez les patients diabétiques connus avant le SCA, en cas de glycémie pré-prandiale supérieure ou égale à 1,40g/L. Si le dosage de l’HbA1c a été réalisé, une valeur supérieure ou égale à 6.5 % doit faire suspecter un diabète. En l’absence de l’HbA1c et en l’absence d’antécédents de diabète, il faudra réaliser à distance de l’épisode aigu un test de charge en glucose 7 à 28 jours après le SCA.

Le traitement de première ligne de cette hyperglycémie est la perfusion continue d’insuline avec un bolus préprandial. Avec un objectif glycémique à atteindre qui reste relativement souple : entre 1,26 et 1,8 g/l (7,7 - 10 mmol/L).

Pas d’ADO en unité de soins intensifs

En cas de diabète préexistant, au cours du SCA en unité de soins intensifs cardiologiques (USIC), on instaurera donc ce bolus d’insuline ; en revanche tous les ADO devront être suspendus. Les traitements antidiabétiques seront ensuite révisés après l’épisode coronaire. Ainsi, après un SCA, la metformine n’est pas contre-indiquée en l’absence d’insuffisance rénale. En revanche, les sulfamides hypoglycémiants de 1ère génération et le glibenclamide sont déconseillés, plusieurs publications suggérant qu’elles pourraient contrarier le phénomène de pré-conditionnement myocardique. Les glinides et l’acarbose ne sont pas contre-indiqués, en l’absence d’insuffisance cardiaque ou de fraction d’éjection inférieure à 45 %. Les incrétines ne sont pas non plus écartées, les données n’étayant pas une éventuelle toxicité cardiovasculaire dans ce contexte .

(1) Consensus conjoint des Sociétés françaises de cardiologie et francophone du diabète, 2011

Source : lequotidiendumedecin.fr