Cohorte EAB-BPCO-CPHG 2026 : un nouveau zoom sur la BPCO

« Vingt ans après la constitution et l’étude d’une première cohorte EAB-BPCO-CPHG 2006 (1), nous lançons une seconde cohorte EAB-BPCO-CPHG 2026. Les inclusions des patients hospitalisés pour exacerbation de BPCO dans tous les hôpitaux généraux s’étireront d’octobre 2025 à octobre 2026. Les données patients, les critères cliniques, biologiques et la sévérité de l’exacerbation (révisée avec Gold 4) seront recueillis ainsi que les traitements à T0 et à la sortie. Et le suivi des patients à trois ans va permettre d’ausculter la mortalité (totale) post-exacerbation et d’analyser les facteurs de risque de mortalité », résume le Dr Nicolas Delberghe (CH Eure-Seine Évreux).

Pourquoi réitérer ce travail déjà réalisé en 2006 ? « Entre-temps, l’incidence de la BPCO a crû – on en est à 3,3 millions de patients – et les traitements ont largement évolué. La BPCO a désormais un poids majeur sur la morbimortalité », souligne le pneumologue. De fait, la pneumologie représente à elle seule 10 % des dépenses de santé, dont 52 % pour l’asthme et 46 % pour la BPCO. Il y a 100 000 hospitalisations par an pour la BPCO, contre 95 000 pour les infarctus du myocarde et 120 000 pour les AVC. Et, chez les plus de 45 ans, l’incidence est passée de 7,5 % en 2006 à 9,6 % en 2025.

« C’est pourquoi, dans le cadre du plan BPCO, il est important d’investiguer les hospitalisations pour exacerbation aiguë, ses causes, son poids sur la mortalité. Une exacerbation est loin d’être un évènement anodin, vu son poids sur le pronostic vital des patients à trois ans », souligne le Dr Delberghe.

D’après un entretien avec le Dr Nicolas Delberghe (CH Eure-Seine Évreux)
(1) Piquet J et al. Exacerbations aiguës de BPCO hospitalisées : facteurs prédictifs de mortalité à trois ans : présentation de l’étude EABPCO-CPHG. Revue des maladies respiratoires 2007;24: 909-16