En cas de suspicion d’Ebola

Passage par le 15 obligatoire

Publié le 13/10/2014
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« Si un patient à un doute, il ne doit pas passer par son médecin généraliste, mais appeler directement le 15 », affirme Marisol Touraine, qui se défend toutefois de vouloir sortir la médecine de ville de la boucle des soins : « Si un cas suspect devient un cas confirmé d’Ebola, il faut investiguer tous les cas contacts qui sont très nombreux si le patient s’est rendu par ses propres moyens dans un cabinet médical », a-t-elle expliqué.

Selon François Bourdillon, directeur général de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), « à chaque signalement, l’InVS procède à un interrogatoire poussé du patient pour évaluer le degré d’exposition au risque ». Il s’agit de savoir s’il s’est rendu dans un des trois pays touchés par l’épidémie, une réponse affirmative le classe dans les « patients suspects », puis s’il a été exposé à un facteur de risque supplémentaire comme un contact avec d’autres cas suspects, ce qui le fait entrer dans la catégorie des « cas possibles ». La décision finale d’hospitalisation dans un établissement de santé de référence se fait en coordination entre l’agence régionale de santé concernée et l’InVS.

Un numéro vert et un site Internet

Depuis la mise en place du plan ORSAN-BIO au niveau des SAMU-SMUR en avril, « 350 à 360 patients suspects » ont été recensés, et 11 cas possibles ont nécessité des tests sanguins, tous négatifs, par le centre national de référence des fièvres hémorragiques virales de Lyon selon Marisol Touraine. La France dispose pour l’instant de 23 lits en isolement et de 13 places en réanimation dans les 12 établissements de référence. La firme japonaise Toyama Chemical a expédié à la France suffisamment de doses de favipiravir pour traiter 10 personnes. Un accord d’importation est actuellement négocié pour un nouvel envoi de 7 000 comprimés (de quoi traiter 60 patients) « d’ici une dizaine de jours » selon Benoît Valet, directeur général de la DGS. Pour compléter le dispositif le ministère de la santé a mis en service samedi dernier un numéro vert pour l’information du public (le 0800.130.000) et un site Internet consultable depuis le site du ministère.

Débats autour des contrôles à l’arrivée

Concernant l’éventuelle mise en place de contrôles à l’arrivée de voyageurs arrivant de Guinée, du Liberia ou de la Sierra Leone, la ministre a précisé que de tels contrôles ne se ferraient pas au prix d’une perturbation du trafic et d’une panique au sein des passagers, et que seuls les vols directs seraient concernés.

« Toutes les personnes qui se rendent dans ces pays doivent se signaler sur le site Ariane du ministère des affaires étrangères, ou auprès de nos postes diplomatiques. À leur retour, elles doivent prendre leur température régulièrement », a-t-elle conclu.

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du Médecin: 9356
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