Haute-Normandie

En Ehpad, les médecins traitants téléconsultent

Publié le 08/11/2013
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À Pacy-sur-Eure (Eure), cela ne fait que six mois que l’expérience a commencé, mais déjà le Dr Jean-Pierre Vanderbruggen se dit « content » de pouvoir se servir avec son équipe de la télémédecine dans son exercice. Le centre hospitalier local de Pacy-sur-Eure regroupe un Ehpad de 173 lits et un service de médecine situé à côté de l’établissement de sept lits. Une fois par mois l’établissement prévoit une plage de télé-expertise avec le service de gériatrie de l’hôpital d’Evreux. Une salle est réservée dans laquelle médecins coordinateurs, infirmières, aide-soignantes et cadres de santé - parfois avec le patient pour les téléconsultations psychiatriques - se retrouvent face à la station de télémédecine pour évoquer le dossier de patients qui demandent l’avis d’un spécialiste.« On se connecte et on demande un avis auprès des gériatres lorsque la situation de certains patients nécessiterait peut-être une hospitalisation », explique le Dr Vanderbruggen, médecin coordinateur en Ehpad et généraliste dans un cabinet à Pacy-sur-Eure.

Lorsque le projet est lancé par l’ARS Haute-Normandie en 2007, il ne concerne que la téléconsultation et la télé-expertise pour assurer le suivi de la prise en charge psychiatrique, impliquant à l’époque cinq établissements. 19 établissements pour handicapés et 39 Ehpad sont aujourd’hui concernés par le dispositif qui s’est étendu à la gériatrie. Pour le médecin généraliste, cette téléconsultation permet de discuter des patients, avec le consentement de ces derniers, et de trouver la meilleure solution plutôt que de les transférer à l’hôpital, « ce qui coûterait plus cher » et « pourrait fragiliser davantage le patient ».

Pour l’heure, ni le spécialiste à l’hôpital ni l’équipe en Ehpad ne sont rémunérés pour ce travail de télémédecine qu’ils font donc à titre bénévole « parce que c’est le début » précise le Dr Vanderbruggen. « Nous recevons quatre à cinq patients en moyenne par mois au cours de cette heure réservée à la télémédecine. Ce serait bien que cette activité soit valorisée d’un côté comme de l’autre », continue-t-il. Qualifiant le procédé « d’avancée », le généraliste assure que, même si « cela ne résout pas tout », la télémédecine permet des économies en santé mais aussi de conforter les praticiens dans leur exercice. Bref, les médecins et les patients ont tout à y gagner !


Source : lequotidiendumedecin.fr