Corse

Téléconsultation à domicile

Publié le 08/11/2013
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Ici, la télémédecine a investi jusqu’au domicile du patient ! L’annonce des premières séances a créé l’événement dans les petits villages corses. Réellement mis en place dans trois sites enfouis au cœur de l’Ile de beauté (Monacia-d’Aullène et Azzana, Corse-du-Sud ; Piedicorte-di-Gaggio, Haute-Corse), le projet de télémédecine du Dr Augustin Vallet a débuté il y a tout juste trois mois. En 2011, le généraliste corse et trois de ses confrères décident ensemble de mettre en place un dispositif permettant de favoriser l’accès à l’éducation à la santé au moyen du numérique. Très vite, le projet de téléconsultation prend forme. Il leur faudra trois ans pour réussir à débloquer les fonds et signer avec l’Agence régionale de santé (ARS). Les trois cabinets sont dotés d’une caméra Haute Définition (HD), d’une caméra de dermatoscope et d’un système audio d’auscultation. De l’autre côté de l’écran, on est chez le patient qui est accompagné par l’infirmière préalablement formée.

« Avant que se déroule la téléconsultation, nous avons listé avec l’infirmière un ensemble de critères qui nous permettent de suivre la pathologie du patient », explique le Dr Vallet. Le rendez-vous est fixé à l’avance et l’infirmière, présente au moment de la téléconsultation, prend les mesures demandées par le généraliste et les lui transmet par vidéoconférence. Près d’une trentaine de téléconsultations ont été réalisées depuis cet été. Mais l’équipe médicale qui, au départ, « voulait créer une nouvelle nomenclature » dédiée à ce type de consultations s’est heurtée à la rigidité du système. L’ARS a en effet préféré opter pour une dotation que les médecins ont eux-mêmes redistribué pour rémunérer le travail des praticiens et des infirmières. Ainsi, le généraliste touche 300 euros par patient et par an pour effectuer ce travail. à raison d’une dizaine de téléconsultations par an par médecin, selon les estimations faites par l’Association, « cela nous permet d’avoir un suivi confortable et très précis », rapporte le praticien qui, toutefois, ne participe pas à l’expérience compte tenu de son statut de président. Si pour l’heure le dispositif a « bien pris » avec l’équipe participante, « c’est surtout parce qu’ils étaient déjà initiés », reconnaît le Dr Vallet, mais pour les autres généralistes qui sont proches de la retraite, l’intérêt de changer de pratique n’est pas bien vu ». à en croire le généraliste, l’effort serait donc plutôt à porter du côté des médecins que des patients…


Source : lequotidiendumedecin.fr