Avec près de 300 actes par an et plus de 90 examens réalisés, le réseau Arpèges-Télémed fait figure de pionnier. Touchés de plein fouet par la désertification médicale, les habitants du département de l’Indre doivent attendre de longs mois avant d’obtenir des rendez-vous de spécialistes. Le Dr Didier Caudron à l’initiative du projet se rappelle de l’une des ses patientes qui, déjà atteint d’un cancer du sein, était venue le voir très effrayée par une radio qu’elle venait de faire. « Le diagnostic n’avait pas été posé et il lui fallait attendre au moins six mois pour avoir le rendez-vous avec le spécialiste ». Le généraliste, qui exerçait en solo à l’époque à La Chatre (Indre), décide d’envoyer le document au Pr Lansac, à l’époque chef de service de gynécologie au CHU de Tours, « et, miracle, il m’a répondu en me disant de rassurer la patiente qu’il n’y avait pas de problème ! » Le premier acte de télé-expertise venait de se réaliser... mais presque par hasard et avec les moyens du bord !
C’est en 2006 que le projet de réseau entre généralistes et spécialistes se concrétise. Aujourd’hui, ce sont environ une centaine de praticiens (toutes les spécialités sont représentées sauf la psychiatrie), pour les deux tiers médecins généralistes, qui fonctionnent en réseau. Officiellement inauguré à la clinique du Manoir à Pouligny-Notre-Dame en 2009, là où travaille désormais le Dr Caudron en tant que spécialiste du diabète et de l’obésité, le réseau de télémédecine, avec la mise en place d’une nomenclature pour rémunérer les médecins, fait partie des plus aboutis sur le territoire. Concrètement, l’idée est de faire communiquer les praticiens par messagerie informatique sécurisée en joignant des images numériques réalisées par une équipe du réseau installée dans une salle équipée située dans la clinique. Des équivalents d’actes de nomenclature permettent de rémunérer les différents acteurs. L’ensemble de la télé-expertise est divisée en trois étapes : le « télérendez-vous » où le généraliste reçoit 16 euros ; la « téléréponse » lorsqu’il y a un traitement ou des examens à réaliser – dans ce cas le généraliste et le spécialiste touchent 16 euros chacun – puis le « télérésultat », le médecin traitant percevant 16 euros et le spécialiste 25 euros.
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