Une maison de santé 3.0 !

Nichée au cœur de la vallée de la Besbre dans l’Allier, la maison de santé pluridisciplinaire de Lapalisse a ouvert ses portes le 1er juillet 2013. En apparence, le site ne paraît pas si différent des autres maisons de santé. Et pourtant ! Conçue à partir d’un projet de santé élaboré par 16 professionnels de santé dont Guillaume Ducleroir, interne en médecine générale, la structure accueille environ 200 patients par jour, et l’ambition de ses concepteurs est grande. « Lorsque nous avons écrit ce projet de santé, nous avions en tête d’améliorer la prise en charge des patients du territoire en développant l’axe de communication », raconte Guilaume Ducleroir.

Du domicile au cabinet, en passant par l’hôpital et les professionnels de santé (paramédicaux et médecins libéraux), jusqu’au retour à domicile, des solutions pour améliorer la communication entre les différents acteurs sont en cours d’expérimentation. Des valises de télémédecine ont par exemple été mises à disposition des médecins lorsqu’ils se rendent au chevet de leurs patients. Dans cette valise : un ordinateur et un électrocardiogramme permettent au généraliste d’envoyer en temps réel les résultats des examens à l’hôpital et de recevoir par messagerie sécurisée l’avis d’unurgentiste. « Pour le moment, nous faisons de la télé-expertise dans le cadre de la télérégulation, lorsqu’il y a urgence. Nous souhaiterions le développer lors de consultations simples. Mais c’est très difficile de mobiliser les professionnels de l’hôpital, sachant qu’ils ne sont pas rémunérés », nous confie le jeune interne. La télétransmission est donc facilitée entre les professionnels de santé du département, tous équipés du même logiciel, que cela soit pour la télébiologie ou la téléradiologie. Un projet certes ambitieux et qui pourrait sans doute endiguer la désertification médicale. Mais, à ce jour, sans financement de la part des pouvoirs publics (pour rémunérer la téléconsultation que l’équipe aimerait développer), les demandes du futur généraliste pourraient bien rester lettre morte.