Congrès de l’ESC : la fréquence cardiaque prédirait l’évolution d’un AVC ischémique

Publié le 28/08/2012
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La fréquence cardiaque (FC) est un paramètre physiologique important. Les études épidémiologiques ont montré que la FC est prédictive des décès dans la population générale, ainsi que dans différentes pathologies cardiovasculaires : l’HTA, les maladies coronaires et l’insuffisance cardiaque. Michael Böhm et coll. (Allemagne) montrent maintenant que la FC peut être un indicateur de risque de mortalité chez des patients ayant présenté un AVC.

La recherche a été réalisée par une analyse post hoc des données de l’étude PRoFESS (Prevention Regimen for Effectively Avoiding Second Stroke trial). On a évalué les associations de la FC au repos avec des paramètres évolutifs cardiovasculaires et neurologiques, chez 20 165 patients au décours d’un AVC (premier AVC ou récidive). Les résultats montrent que les patients dans le quintile des FC les plus élevées (77 à 82 bpm et› 82 bpm) ont un risque relatif de décès de respectivement 1,42 et 1,74 (p ‹ 0,0001) comparés aux quintiles des FC les plus basses. Les résultats sont les mêmes pour les décès vasculaires et non vasculaires. En revanche, il n’y a pas d’association entre les infarctus du myocarde et les récidives d’AVC avec la FC.

Un déclin cognitif moindre

De plus, après un AVC ischémique, une FC lente est associée à une meilleure évolution fonctionnelle et à un déclin cognitif moindre. Ainsi, il y a une association significative entre la FC de base et la survenue d’un déclin cognitif. Les patients ont eu une évaluation par MMSE (mini-mental state evaluation). Les scores sont moins bons chez les patients dans les quintiles où la FC est élevée et ils sont maintenus dans les quintiles aux FC les plus basses.

Les auteurs concluent qu’une FC supérieure à 76 battements par minute est associée à une mortalité accrue chez une population de patients ayant souffert d’un AVC ischémique. « Cette analyse conduit à une hypothèse qui devrait inciter à évaluer des interventions pharmacologiques pour réduire la FC chez des patients après un AVC. »

European Heart Journal (2012); doi :10.1093/eurheart/ehs250

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr