Congrès de l’ESC : la stimulation médullaire candidate contre l’insuffisance cardiaque

Publié le 27/08/2012
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Crédit photo : BSIP

La stimulation médullaire pourrait-elle devenir une alternative dans l’insuffisance cardiaque ? C’est en tout cas ce que suggère une nouvelle étude réalisée chez le porc par une équipe de Hong Kong (Hung-Fat Tse et coll., Queen Mary Hospital).

Les stimulateurs médullaires sont des appareils de neurostimulation implantés dont l’aspect et les fonctions ressemblent à ceux des stimulateurs cardiaques. Par l’intermédiaire de sondes, ils délivrent une énergie électrique de faible intensité à la moelle épinière.

Des travaux expérimentaux antérieurs ont montré sur un modèle animal qu’une stimulation médullaire intermittente dorsale haute (D1-D2) améliore la contractilité du ventricule gauche. La nouvelle étude présentée au congrès de la Société européenne de cardiologue (ESC) a permis de comparer la stimulation médullaire intermittente à la stimulation continue. Des porcs porteurs d’une insuffisance cardiaque ont été randomisés en trois groupes :

1) traitement médical (IEC et bêtabloquants) seul (groupe contrôle);

2) traitement médical et stimulation médullaire intermittente (quatre heures trois fois par jour);

3) traitement médical plus stimulation médullaire continue.

Léger avantage à la stimulation continue

Au bout de dix semaines, par rapport au groupe contrôle, l’échocardiographie a montré, à des niveaux similaires dans les deux groupes avec stimulation, une amélioration significative de la fraction d’éjection ventriculaire gauche et une augmentation de la contractilité ventriculaire.

Par ailleurs, la stimulation continue était associée à une réduction significative de la norépinéphrine sérique et du Brain Natriuretic Peptide (BNP) par rapport au traitement médical seul. « La norépinéphrine sérique et le BNP sont des biomarqueurs de la sévérité de l’insuffisance cardiaque, explique Hung-Fat Tse. Nos résultats préliminaires suggèrent que la stimulation médullaire continue pourrait produire un bénéfice additionnel par rapport à la stimulation intermittente. »

« Nos résultats suggèrent que la stimulation médullaire pourrait constituer une option thérapeutique alternative pour traiter l’insuffisance cardiaque », conclut-il.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : lequotidiendumedecin.fr