Le croisement des données de deux registres Suédois, l’un concernant 173 233 patients admis en soins intensifs pour infarctus du myocarde (RIKS-HIA), l’autre, portant sur les motifs d’hospitalisations (Swedish National Registry), montre que l’incidence des AVC ischémiques un an après un infarctus du myocarde (IDM) a chuté de 21 % au cours des dix dernières années. Ce risque passe de 4,7 % pour la première période d’observation de 1998 à 2000, à 3,8 % pour la seconde période de 2007-2008.
Toutefois, et la donnée n’est pas contradictoire, le risque d’AVC post-IDM reste deux fois supérieur à celui connu antérieurement : il est établi à 4,1 % par ces registres suédois contre 2,1 % dans une méta-analyse qui faisait référence jusqu’alors, publiée par Witt et al en 2006 .
« Le risque d’AVC post-infarctus reste supérieur à ce qu’on pensait, a commenté le Pr Ulvenstam qui présentait l’étude lors du congrès de l’ESC, mais il semble diminuer au fil du temps en raison de la meilleure prise en charge de l’infarctus, ce qui encourage les praticiens à suivre les recommandations officielles. »
Contre toute attente, l’angioplastie diminue le risque ischémique cérébral
« Nous sommes en effet les premiers à avoir montré que le risque d’AVC ischémique après infarctus diminue au cours du temps », s’est réjoui le Pr Ulvenstam. Ces résultats sont très certainement dus à une amélioration de la prise en charge de l’infarctus au cours des vingt dernières années tant par les traitements de reperfusion que par les moyens pharmacologiques.
Les auteurs ont aussi mené parallèlement une analyse des facteurs prédictifs d’AVC. « Le fait que l’angioplastie réduise le risque d’AVC est une surprise puisque c’est une procédure invasive, a déclaré le Pr Ulvenstam, qui était classiquement associée avec une augmentation du risque. Nous pensons que la reperfusion précoce du myocarde qui diminue la taille de l’infarctus et par conséquent le risque de fibrillation atriale et l’insuffisance cardiaque, et entraîne, au final, une baisse du risque d’AVC. »
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