À tous âges, soigner un cancer est une épreuve. Chez un sujet âgé, c’est un parcours du combattant. Polymédications, comorbidités, complications… les précautions à prendre chez la personne âgée sont multiples.
Pour épauler les équipes d’oncologie, rarement formées à la gériatrie, des unités de « soins de support » ont vu le jour dans quelques hôpitaux français. Ces équipes d’onco-gériatrie viennent compléter les soins oncologiques d’une approche globale qualifiée de « médico-neuro-psycho-environnementale » par le Dr Florence Rollot-Trad, praticien hospitalier au département interdisciplinaire de soins de support pour le patient en oncologie (DISSPO) de l’Institut Curie. « Notre but est de prendre en compte l’ensemble des dimensions et des choix de la personne qui souffre du cancer », précise l’oncogériatre.
Une approche globale de la personne
Un des principes des soins de support est la multidisciplinarité. Outre les oncogériatres, les équipes sont le plus souvent constituées de neuropsychologues, de kinésithérapeutes, de diététiciens, d’assistances sociales, etc. Divers acteurs, tous mobilisés par un même objectif : maintenir la qualité de vie du sujet âgé, malgré les traitements oncologiques. « Nous prenons en considération toutes les particularités de la personne âgée, ses comorbidités, les polymédications fréquentes, les éventuels handicaps fonctionnels ou sensoriels, le contexte social, les troubles mnésiques, etc. », l’idée étant de « maintenir un certain équilibre de l’état de santé de la personne et de prévenir les pathologies en cascade ou les décompensations de maladies chroniques ». Les soins de support participent ainsi au maintien de la vie, à la différence des soins palliatifs. Mais à l’instar de ces derniers, « la qualité de vie reste au centre des préoccupations des soins de support ». Prolonger la vie, oui. Mais la « prolonger bien », ajoute le Dr Rollot-Trad.
Avant, pendant et après
Quant un traitement du cancer est possible, les soins de support sont initiés dès le début du traitement. Une association qui n’est possible qu’à travers une étroite collaboration entre les gériatres et les oncologues. « Nous sommes complémentaires, indique le Dr Rollot-Trad. Les gériatres ont une vision globale de la personne, alors que les oncologues sont très concentrés sur le traitement du cancer ». Une fois les problématiques hiérarchisées, est discuté un plan de soins le plus adapté. Adapté, pas seulement au cancer, mais aussi « à la personne, dans ses besoins et ses désirs », insiste le Dr Rollot-Trad. « Avant, pendant, et après » la prise en charge du cancer, les soins de support viennent « supporter » le patient grâce à des soins plus ou moins médicamenteux. À l’heure où le cancer, autant que son traitement, est considéré comme un péril social, les soins de support apportent un bénéfice non négligeable pour le sujet et sa famille. Mais malgré leur récent développement, les disparités nationales autant que régionales restent importantes. Si les Unités de coordination en oncogériatrie (UCOG) participent activement à l’information et à la formation des acteurs de la santé, la quantité de médecins ralentit cette implantation : « Il y a trop peu de gériatres travaillent en lien avec les oncologues, trop peu par rapport aux besoins grandissants ».
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