Le poids de la prostate, glande génitale de l’homme, augmente entre la naissance et la puberté pour se stabiliser à l’âge adulte à environ 15 à 20 ml. Dès la quatrième décennie, le volume de la prostate tend à augmenter avec l’âge. L’hyperplasie bénigne de prostate (HBP) est une prolifération du tissu de la zone transitionnelle de la prostate.
Du fait de sa localisation autour de l’urètre, l’augmentation de volume de prostate, qui est un phénomène naturel et habituellement bénin, finit par rétrécir le diamètre de l’urètre prostatique, ce qui peut provoquer des symptômes du bas appareil urinaire (SBAU).
Après 50 ans, deux hommes sur trois souffrent de SBAU liés à une telle hyperplasie bénigne, ce qui correspond en France à plus d’un million d’hommes. Sa prévalence est très nettement dépendante de l’âge. Ainsi, environ 80 % des hommes de plus de 80 ans en sont atteints et un patient de plus de 60 ans sur quatre doit subir une intervention.
Des troubles mal acceptés
Sur le plan clinique, les manifestations (pollakiurie, dysurie, urgenturies, fuites…) sont variables d’un sujet à l’autre, sans corrélation directe avec le volume prostatique. Comme le précise la Haute Autorité de Santé, ces symptômes retentissent de façon variable sur la qualité de vie et ils motivent généralement la demande de traitement. Cette affection n’est en effet le plus souvent pas acceptée comme une simple manifestation du vieillissement.
L’évaluation de l’importance de la symptomatologie des hommes souffrant de troubles mictionnels peut se faire au moyen du score international des symptômes de prostatisme (IPSS, pour International Prostatic Symptom Score). Ce questionnaire est utile tant lors de l’évaluation initiale que du suivi.
Le patient doit alors être informé des différentes options thérapeutiques et des avantages et inconvénients de chacune d’elles, afin qu’il soit en mesure d’exprimer ses préférences et de participer à la décision thérapeutique, comme le précisent les recommandations de l’AFU (1).
Un traitement, des explications claires.
Lorsqu’elle est non compliquée et que la gêne dont elle est responsable n’est que peu importante, une surveillance sans traitement est recommandée. Des explications claires sur l’HBP, son caractère bénin, son faible risque de complication et le rythme de la surveillance doivent être données au patient. Ces explications permettent en effet une amélioration significative des SBAU. Des conseils hygiéno-diététiques peuvent être formulés, bien que leur impact sur l’évolution de la pathologie soit modéré.
Les alpha-bloquants et la phytothérapie peuvent être proposés à des patients présentant des SBAU gênants responsables d’un retentissement sur la qualité de vie. Les inhibiteurs de la 5 alpha réductase (I5AR) sont proposés en seconde intention, chez des patients prévenus de la nécessité d’un traitement prolongé (› 1 plus d’un an). Lorsqu’une bithérapie associant alpha bloquant et I5AR ou alpha bloquant et anticholinergique est retenue, les patients doivent être prévenus de l’accumulation des effets secondaires des différentes classes thérapeutiques. Enfin, les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 peuvent être proposés aux patients présentant une dysfonction érectile associée à des SBAU.
Descazeaud A, Robert G, Delongchamps NB, Cornu JN, Saussine C, Haillot O, et al. Bilan initial, suivi et traitement des troubles mictionnels en rapport avec une hyperplasie bénigne de prostate : recommandations du CTMH de l’AFU. Prog Urol 2012; 22: 977–988.
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