L’arthrose est une maladie chronique qui altère cartilage, capsule synoviale, tendons et os sous-chondral. Elle évolue par poussées. L’hyperpression sur le cartilage rompt le filet de collagène, crée un œdème et favorise la destruction puis la réparation par les chondrocytes du cartilage endommagé. Avec l’âge, la destruction prédomine.
L’arthrose peut être symptomatique (douleur, raideur et gène articulaire fonctionnelle), radiologique (pincement articulaire) et/ou anatomique (déformation articulaire). L’arthrose symptomatique atteint aujourd’hui 6 millions de personnes en France (10 % des plus de 65 ans) en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation de l’obésité.
Facteurs favorisants
L’âge avancé et les contraintes mécaniques (traumatismes répétés par l’activité physique excessive de loisir ou professionnelle, surcharge pondérale, anomalies anatomiques telles qu’une dysplasie de hanche ou un genu varum ou valgum, poussées de chondrocalcinose…) jouent un rôle majeur dans la survenue de lésions cartilagineuses. L’hérédité (pour l’arthrose digitale) et les facteurs de risque vasculaire (syndrome métabolique pour l’arthrose des mains et genoux) sont des facteurs de risque plus généraux d’arthrose.
Les pièges cliniques
Devant des douleurs d’articulations porteuses, examiner les articulations sus et sous jacentes. « Tout ce qui réduit les contraintes réduit la souffrance articulaire. Une anomalie de la statique du pied peut provoquer des douleurs de genou, de hanche, ou lombaires qui peuvent céder avec une semelle adaptée dans la chaussure ! La radio en charge est importante à la recherche d’un bassin oblique lié à une asymétrie de longueur de jambe de même que des incidences spécifiques pour la gonarthrose… Celle du rachis vérifie l’absence de fractures vertébrales ostéoporotiques en cas de douleur lombaire », précise le Pr Hubert Blain, gériatre au CHU de Montpellier.
Devant des douleurs des membres inférieurs à la marche, « on pense souvent à éliminer la claudication artéritique… on oublie souvent le canal lombaire étroit, extrêmement fréquent ! L’évoquer devant l’impression de jambes lourdes obligeant à s’asseoir, de douleurs lombaires isolées ou irradiant dans les jambes… et un périmètre de marche qui diminue. Le scanner lombaire quantifie et situe le rétrécissement du canal. Bien indiquée, l’intervention chirurgicale va soulager et augmenter les capacités de marche », explique le Pr Blain.
Prise en charge
En cas de surpoids, encourager l’amaigrissement par un régime adapté, qui ne doit pas induire de perte de masse musculaire, associé à des exercices doux ménageant les articulations, peut faire disparaître douleurs… et indication de prothèse.
Le traitement des poussées repose sur la mise au repos et les antalgiques (paracétamol, ou en 2e intention les dérivés morphiniques). « Les AINS, très efficaces, sont à manier avec grande prudence chez les sujets âgés fragiles (risque rénal, digestif, hypertensif, cardiaque, souligne le Pr Blain. La ponction de liquide articulaire associée à une infiltration de corticoïdes soulage le patient en poussée. En fonction des situations, viscosupplémentation ou thermocoagulation lombaire pourront être discutées. Si les douleurs guident le traitement, une radio est utile au décours des poussées pour apprécier l’évolutivité des lésions du cartilage. »
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